Communiqué de presse All.Can Belgium │Mois de sensibilisation au cancer du poumon │16 novembre 2024.
26 Belges reçoivent chaque jour un diagnostic de cancer du poumon, mais 1 sur 5 n’en connaît pas les symptômes
En moyenne, 26 Belges apprennent chaque jour qu’ils ont un cancer du poumon et 16 en meurent. Une étude menée par All.Can Belgium révèle cependant qu’un cinquième des Belges n’ont aucune idée des symptômes avant-coureurs du cancer du poumon. Un diagnostic précoce augmente pourtant nettement les chances de survie.
All.Can Belgium a lancé en octobre 2024 une enquête avec le bureau d’études Indiville auprès de 1 124 Belges afin de sonder leurs connaissances sur le cancer du poumon. Il en ressort notamment que 21 % des répondants n’ont aucune idée des symptômes avant-coureurs de la maladie.
Selon plus d'une personne sur dix interrogée, une toux irritante qui dure plus de 9 semaines, des infections pulmonaires persistantes ou du sang craché en toussant ne sont pas des symptômes précoces du cancer du poumon. Respectivement 18 et 15 % des personnes interrogées ne considèrent pas une perte de poids soudaine sans raison apparente ou une fatigue persistante comme des signaux d’alarme du cancer du poumon, bien qu’elles puissent effectivement l’être.
6 % des sondés n’iraient pas chez le médecin en cas de symptômes qui, selon eux, pourraient indiquer un cancer du poumon. Par ailleurs, 11 % attendraient entre trois semaines et un mois avant de le faire.
« Les plaintes persistantes telles que l’essoufflement, cracher du sang, une perte de poids soudaine ou des douleurs thoraciques nécessitent pourtant une prise en charge rapide », martèle le Prof. Dr Ingel Demedts, pneumologue à l’AZ Delta Roeselare (Roulers). « Ce sont des raisons tout à fait valables de consulter un généraliste. Une radiographie pulmonaire, de préférence une tomodensitométrie thoracique, est également indispensable. »
Taux de survie plus élevé en cas de détection à un stade précoce
C’est précisément parce que les symptômes qui peuvent indiquer un cancer du poumon sont souvent méconnus et restent limités, voire inexistants dans les premiers stades, que le cancer du poumon n’est diagnostiqué dans deux tiers des cas qu’à un stade avancé (stade III ou IV), comme en témoigne la plus récente « fiche d’information » sur le cancer du poumon publiée par le Registre belge du cancer.
La détection à un stade précoce est néanmoins essentielle pour maximiser les chances de survie. Car contrairement à la croyance populaire, un diagnostic de cancer du poumon n’est pas une condamnation à mort sans appel. Pour les patients identifiés au stade I, le taux de survie est de 82 % cinq ans après le diagnostic. Pour un diagnostic de stade IV, ce chiffre est beaucoup plus bas : entre 7 et 18 %.
« Avec la campagne “Clear the air on lung cancer”, nous entendons mieux informer le public sur le cancer du poumon afin que chacun soit sensibilisé aux signaux d’alarme qui peuvent être des symptômes de cette pathologie », affirme le professeur Demedts. « Nous voulons, en outre, rappeler aux gens les facteurs de risque, en particulier ceux que vous pouvez contrôler. Ne pas fumer ou arrêter le tabac est de loin le geste le plus important que vous puissiez faire pour réduire votre risque de cancer du poumon. »
Arrêter de fumer est toujours payant
L’enquête montre cependant qu’il subsiste de nombreuses incertitudes quant aux principaux facteurs de risque du cancer du poumon. Plus de quatre personnes sur dix se disent insuffisamment informées sur les moyens de prévenir cette maladie.
Le tabagisme reste la principale cause de cancer du poumon. À cet égard, il est intéressant de noter que 4 personnes sur 10 ignorent qu’arrêter de fumer réduit toujours le risque de cancer du poumon, quels que soient les antécédents tabagiques. Plus tôt on arrête de fumer, mieux c’est, mais cette démarche est toujours payante pour la santé.
Prof. Dr Thierry Berghmans, chef du service d’oncologie thoracique à l’Institut Jules Bordet :
« Outre le cancer du poumon, le tabagisme provoque de nombreuses autres maladies. Fumer augmente notamment le risque de problèmes au niveau des artères cardiaques et périphériques, et donc le risque de crise cardiaque. En arrêtant de fumer, vous réduisez aussi ce risque, »
Du côté positif, 65 % des personnes qui fumaient dans le passé ont arrêté depuis. Mais 7 % des personnes interrogées se considèrent, en revanche, comme des fumeurs quotidiens et 6,5 % comme des fumeurs occasionnels.
Une idée reçue voudrait que le cancer du poumon n’affecte que les fumeurs. 15 % des patients atteints de ce cancer n’ont pourtant jamais fumé. Les facteurs de risque autres que le tabagisme comprennent le tabagisme passif, la pollution de l’air et l’exposition au radon, à l’amiante et à d’autres substances nocives. On déplore également des formes rares de cancer du poumon causées par des mutations de gènes. Elles touchent principalement les non-fumeurs. Ces dernières surviennent surtout chez les non-fumeurs.
Vapoter ? Ne commencez pas
L’essor de la cigarette électronique est spectaculaire, depuis quelques années. Bien que de nombreuses personnes pensent qu’il s’agisse d’une alternative plus sûre au tabagisme, ses effets à long terme restent inconnus.
« Nous n’avons aujourd’hui aucune idée des problèmes de santé que le vapotage provoquera dans 20 ou 30 ans… Je déconseille donc aux jeunes de commencer », insiste le professeur Berghmans. « En ce qui concerne le vapotage en tant que méthode de sevrage tabagique, nous ne disposons pas encore de données de qualité suffisante pour pouvoir affirmer qu’il est efficace. En tout état de cause, les vapoteurs courent le risque de rester dépendants à la nicotine. »
À propos d’All.Can Belgium
All.Can Belgium est une plateforme multipartite qui mobilise la communauté belge des soins en cancérologie. Initiative nationale d’All.Can International, All.Can Belgium réunit des représentants des patients et des soignants, des professionnels de la santé, des experts en santé, des économistes de la santé, des décideurs politiques et des représentants de l’industrie afin de parvenir à des soins contre le cancer durables, efficaces, innovants et centrés sur le patient.
À propos de la campagne « Clear the air on lung cancer »
Le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus fréquent dans notre pays et, hélas, le plus mortel. De nombreuses idées reçues circulent pourtant encore sur cette maladie. Avec la campagne « Clear the air on lung cancer » All.Can Belgium entend dissiper les mythes sur le cancer du poumon pendant le « Mois de la sensibilisation au cancer du poumon » en novembre et appeler à la solidarité avec les patients et les autres personnes concernées.